Officiellement disponible en version finale sur PC depuis le mois d’octobre dernier, Steredenn s’est offert fin juin un portage sur PS4. L’occasion rêvée pour les possesseurs de la console Sony de découvrir un shoot’em up (ou shmup pour les intimes) indépendant et orignal, basée sur une génération aléatoire des niveaux. Si le pari peut sembler risqué, force est de reconnaitre qu’il y a de quoi conquérir un certain public, puisque le genre s’avère être bien peu représenté sur PlayStation, 4ème du nom.
Steredenn Wars
En effet, si dès sa sortie, la PS4 s’est payée un shoot’em up de qualité avec le très bon (et désormais bien difficile) Resogun, on ne peut pas dire que le genre ait réellement la cote sur la dernière née des consoles Sony. Il y a bien eu Darius Burst Chronicle Saviour, mais il faut avouer que son côté très nippon a de quoi en rebuter plus d’un, d’autant que la série n’est malheureusement pas réputée pour son accessibilité aux non initiés. C’est donc à point nommé que débarque le titre de Pixelnest sur PS4.
Steredenn tire son nom du breton, signifiant littéralement « étoile ». Quoi de plus logique pour un jeu qui se déroule dans l’espace ? Ainsi, après un court tutoriel nous expliquant les bases du gameplay, le jeu nous catapulte directement au cœur de l’action. Le concept est assez simple : chaque niveau vous mettra face à plusieurs vagues d’ennemis à éliminer avant d’atteindre le boss. Bien évidemment, plus on passe les niveaux et plus les boss seront impressionnants. Enfin, en apparence surtout car l’aspect rogue-like du jeu fait que les armes et patterns des boss sont gérés de façon aléatoire. Il est donc tout à fait possible de se retrouver face à un boss utilisant des patterns proches des pires danmaku (Aussi appelés Bullet hell ou Manic shooter pour des raisons évidentes) dès la fin du premier niveau. Autant dire que le challenge offert par Steredenn est bel et bien présent.
Peut-être même un peu trop. On en viendrait presque à lui reprocher sa grande difficulté, le rendant assez délicat d’accès. Ajoutez à cela ce que nous vous expliquions plus haut et vous comprendrez que Steredenn ne laissera probablement que les joueurs les plus expérimentés atteindre le boss final. Oui, car si le jeu requiert une certaine habitude des shoot’em up, il faudra également compter sur la chance pour ne pas mourir prématurément. En effet, notre vaisseau est équipé d’un blaster de base à chaque début de partie, mais ce ne sera clairement pas suffisant pour faire face aux hordes d’ennemis qui se trouveront sur votre chemin. Ainsi, on pourra vite récupérer de nouvelles armes lâchées aléatoirement par les vaisseaux opposants détruits, tout en sachant que l’on peut en posséder deux au maximum. Il s’agira alors de choisir au mieux s’il faut troquer une arme contre une autre, ou la laisser passer.
Les subtilités du titre de Pixelnest ne s’arrêtent pas là puisqu’il existe différents types d’armes (Les armes à énergie type lasers, les armes employant des munitions basiques, les armes lourdes, les bots et les armes de corps à corps) auxquelles vos ennemis seront plus vulnérables pour certains, ou au contraire plus résistants pour d’autres. Rassurez-vous, il n’est nullement nécessaire de connaître les sensibilités de chacun des vaisseaux que vous croiserez, puisque le jeu indique par une surbrillance violette ou orange si votre tir est plus efficace que la normale, ou si il inflige des dégâts réduits. Enfin, chaque boss défait vous offrira un bonus définitif pour la partie en cours, parmi 6 au choix. Un peu dans l’idée d’un Nuclear Throne, ce système d’amélioration offre un panel varié allant des dégâts améliorés à la possibilité de continuer à tirer sans interruption en cas de changement d’arme. Tout comme pour les drops, la chance jouera ici un rôle primordial. On pourrait regretter que ce paramètre soit donc si important dans Steredenn, mais cela fait également partie du challenge offert par le jeu. Tout comme on n’imaginerait pas The Binding of Isaac sans ses objets tordus qui n’offrent pas de réel bonus au joueur, Steredenn pousse parfois le joueur dans ses derniers retranchements, à devoir affronter des hordes d’ennemis avec un simple blaster alors qu’ils y sont résistants.
Il ne vous aura pas échappé que le jeu arbore des graphismes en pixel-art plutôt réussis et lui offrant une certaine personnalité. Moins flashy qu’un touhou, il n’en reste pas moins haut en couleur, avec des effets efficaces pour les explosions et tirs d’armes. On apprécie également sa bande son rock en totale adéquation avec l’action et offrant un sentiment grisant lorsqu’une palanquée d’adversaires vous fait face. Encore une fois, cela ne plaira pas à tous les joueurs, mais le fait est que Steredenn repose sur le schéma du jeu indépendant que l’on affectionne très vite. Il sait se rendre vite addictif et s’avère être le compagnon parfait des sessions de jeux plutôt courtes. Ce qui ne l’empêchera pas de vous scotcher pendant plusieurs heures à votre écran. D’autant qu’avec les défis quotidiens, et le mode Arène qui offre la possibilité d’affronter à volonté tous les boss déjà éliminés, il y a de quoi mettre vos nerfs à rude épreuve.
Verdict : 7/10
À défaut de s’imposer comme la nouvelle référence du genre, Steredenn reste un très bon jeu, qui risque néanmoins de rebuter les joueurs les moins aguerris de par sa difficulté. Pourtant, comme tout bon rogue-like qui se respecte, il a ce pouvoir accrocheur qui donne envie de sans cesse relancer la partie malgré les morts qui s’enchainent. Reste aussi le facteur chance, qui offre un challenge supplémentaire de taille puisqu’il peut tout simplement faire basculer une partie dans le bon sens comme dans le mauvais.
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