TEST The Precinct : un GTA like ambitieux qui tourne rapidement en boucle

Lorsque l’on pense à un GTA-like, on imagine immédiatement un titre bac à sable où le joueur devra faire régner la terreur et ne pas suivre les règles dictées par la loi. Dans The Precinct, c’est tout l’inverse, puisque cette fois-ci, vous incarnerez un jeune policier débutant dans la fonction avec comme objectif de stopper les malfrats, mais également d’en apprendre plus sur le décès de son père. Développé par le studio Fallen Tree Games, ce premier jeu est ambitieux et avait su attirer l’œil de nombreux joueurs, notamment grâce à sa démo gratuite sur PC. Mais qu’en est-il une fois le jeu complet en mains ? Réponse dans notre test rédigé entre deux interpellations musclées.

Testé sur PS5 Pro grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur

Tel père, tel fils : une soif de justice

Une vue de dessus, des flics et des voleurs, des flingues à tout va : il en fallait peu pour que les joueurs aient l’œil attiré vers The Precinct, la première production de Fallen Tree Games. Édité par Kwalee, ce titre s’offre même le luxe de disposer d’une sortie physique simultanée. En effet, c’est Microids qui a été chargé de la distribution de la version physique. Comme d’habitude, l’éditeur français sort le grand jeu avec une édition limitée qui comportera un steelbook, la BO à télécharger ainsi que la carte de la ville. Déjà en réduction chez certains revendeurs, c’est donc l’occasion idéale pour jouer à un titre ambitieux qui devrait vous combler plus d’une dizaine d’heures. Parce que oui, The Precinct était un titre que nous avions coché dans notre calendrier. Non seulement parce que la démo présente sur Steam nous avait intrigué, mais également parce que l’ensemble nous rappelait les premiers GTA, ou encore le sous-côté Grand Theft Auto: Chinatown Wars.

Vous y incarnerez l’agent Nick Cordell Jr, un nouveau dans la brigade dont le père est décédé mystérieusement il y a quelques années. Vous serez accompagné dans votre aventure de Kelly, non pas d’une belle blonde scintillante, mais d’un flic dont la passion de rendre service à la population s’est dissipée. Il sera chargé de vous former, de vous accompagner, mais également de vous aider dans toutes vos tâches. Car oui, Averno City est une ville dangereuse, rongée par la corruption et tous types d’irrégularités. À noter l’excellente qualité de la formation proposée, avec un tutoriel durant une heure et qui est dorénavant retrouvable ci-dessous par le biais du début du jeu.

Au cours de votre mission, vous démantèlerez des cartels qui pourraient bien être associés à la mort de votre père, et c’est là que le scénario tire son épingle du jeu. N’espérez pas avoir droit à des cinématiques, les phases narratives se déroulent sous la forme d’un visual novel où les personnages échangeront à tour de rôle dans la langue de Shakespeare via des planches en 2D. Si les doublages anglais sont excellents, il est tout de même dommage que le français ne soit pas proposé d’emblée. Heureusement, les sous-titres sont, eux, bien traduits, bien que disposant de quelques coquilles qui ne changent toutefois pas le sens des propos tenus.

Un sentiment de liberté, mais des consignes à respecter

Bien que vous soyez libre de circuler où vous voulez dans Averno City, il faudra tout de même respecter les règles fixées lors de chaque quart. En effet, au début de la journée, vous êtes affecté à un rôle précis qui, bien que ne vous empêchant pas de réaliser d’autres tâches, vous fera gagner moins de points. Parce que l’objectif, c’est bien entendu de prouver que vous êtes la meilleure doublette du commissariat. Il faudra donc choisir entre la patrouille à pied, des missions consistant à dresser des contraventions pour les véhicules mal garés ou encore surveiller la vitesse des automobilistes. Chaque quart vous imposera de surveiller une zone bien précise et une fois le quota atteint, une autre zone se déverrouillera et ainsi de suite. Si vous ne souhaitez pas suivre les ordres, le jeu vous proposera un peu plus tard la possibilité de personnaliser votre quart. Et bien entendu, pas d’heure supplémentaire puisqu’une fois l’heure limite atteinte, il faudra vous rendre au commissariat pour officialiser la fin de votre prise de poste. Si Averno City et ses multiples délits nous ont plu, la structure globale nous a quelque peu surprise, nous obligeant à farmer des missions à des endroits précis pour avancer. En 2025, nous aurions pu espérer une gestion plus souple de nos déplacements et de nos missions.

Toutefois, si jamais une urgence arrivait, faisant notamment avancer le scénario principal, vous pourrez, bien entendu, prendre du recul sur vos tâches actuelles pour prioriser un nouveau délit. Que ce soit pour les délits routiers qu’à pied, il suffira de se rendre près du véhicule ou de la personne et de lui dresser une contravention selon le bon motif. Pour les personnes, en fonction de la gravité du motif, une amende peut suffire ou alors, il faudra embarquer ce dernier et l’emmener au commissariat. Il est possible de déléguer cette tâche, mais vous remporterez moins de points d’XP. Si vous avez un doute, pas de panique puisque le guide du policier est accessible à tout moment et vous permettra de prendre la bonne décision. Attention néanmoins, si vous verbalisez des personnes pour des infractions qu’elles n’ont pas commises, votre score sera directement impacté et même son de cloche pour la qualité de votre conduite. En tant que policier, il faut bien entendu rouler sans écraser de pauvres humains innocents, ou encore éviter les dégâts matériels. Plus facile à dire qu’à faire quand on sait que certaines courses-poursuites vous obligeront à prendre tous les risques.

Lors de vos tâches quotidiennes, vous aurez affaire à des règlements de compte entre gangs qui vous permettront de trouver des indices sur leurs responsables. Une fois le nombre d’indices nécessaires atteint, vous allez devoir interpeller le suspect, débloquant ainsi son supérieur et ainsi de suite. C’est par ce biais que la trame principale avancera et parfois, il faudra compter sur deux bonnes heures de jeu pour avancer d’un cran. Autant vous dire qu’il a fallu enchaîner les quarts de notre côté avant de pouvoir mettre la main sur les potentiels responsables de l’assassinat de notre père.

De l’action à tout bout de champ

Averno City est finalement une caricature de ce que proposent les films American Nightmare, à savoir le crime à chaque coin de rue et le chaos total qui règne sur la ville. Il nous est arrivé d’avoir affaire à un meurtre, en même temps à du vandalisme, sans oublier l’appel du commissariat pour demander du renfort sur une rixe entre clans. En d’autres mots, il y a toujours quelque chose à faire. Résoudre des problèmes vous donnera de l’XP vous permettant notamment d’améliorer votre personnage et ses aptitudes : des munitions supplémentaires, une jauge de sprint agrandie, des dégâts véhicules moindres… Cet arbre de compétences reste toutefois beaucoup trop sommaire et on aurait apprécié davantage de possibilités.

Avec son monde ouvert et sa multitude de PNJ à gérer, The Precinct tourne convenablement sur PS5 Pro avec la prise en charge de la 4K. Bien que nous ayons noté quelques ralentissements ici et là, ce sont plutôt les bugs qui nous ont dérangés : passage à travers la carte, voiture renversée qu’on ne peut remettre sur les roues, PNJ coincé dans une texture, etc. Néanmoins, aucun bug bloquant à signaler, mais on sent tout de même qu’il reste du peaufinage à faire ici et là, tout comme l’un des premiers dialogues avec un son étouffé peu agréable à écouter. Tournant sous Unity avec un léger ton cel shading, on ne peut pas dire que le titre soit une prouesse technique, mais au vu de la taille du projet, le plus important réside dans son ambiance générale bien retranscrite, notamment grâce aux bruitages.

Lors des différents gunfights, pas de vue en FPS : on reste sur la vue de dessus avec une cible que l’on peut déplacer sur nos ennemis. Attention à bien se ranger derrière des abris pour ne pas prendre les balles et récupérer de la santé. N’oublions pas que vous êtes un policier, donc l’arme sera de sortie en cas de légitime défense seulement. Arme que le joueur peut choisir parmi de nombreuses à débloquer au gré des niveaux. On retrouve un pistolet, une matraque ou encore des fusils d’assaut/pompe assez classiques. Restriction budgétaire oblige, attention à vos munitions qui ne sont pas illimitées. Le tout propose finalement un ensemble plutôt cohérent, bien que l’IA reste tout de même assez laxiste sur sa visée avec une difficulté au niveau recommandé. À la fin de l’assaut, n’oubliez pas de ranger les corps dans des sacs dédiés pour remporter de l’XP.

The Precinct dispose également d’activités annexes et il n’y a pas que faire régner l’ordre qui compte. En effet, il sera possible de faire des courses face à d’autres véhicules, de faire une portion de route le plus rapidement possible ou encore d’effectuer des sauts via des tremplins disséminés partout dans la ville. Pour le coup, ces activités sont bienvenues et apportent un vent de fraîcheur au jeu, bien que finalement les courses soient beaucoup trop déséquilibrées. La faute à une IA trop agressive et des capacités de vitesse que nous n’atteignons jamais avec le véhicule fourni, sans oublier notre voiture qui est une savonnette et qui perd le grip à chaque virage. Bien que le titre propose plusieurs modes de difficultés, nous avons joué dans la difficulté recommandée et nous n’avons jamais réussi à gagner une course malgré de très nombreux essais et aucune erreur de conduite : frustrant. Dans tous les cas, Averno City est une ville bien équilibrée, pas trop grande, avec une exploration à taille plus que raisonnable qui vous réconciliera avec les vastes open world proposés par de nombreux éditeurs. En revanche, nous aurions apprécié un mode multijoueur pour patrouiller avec des amis et abolir les crimes qui ne cesseront certainement jamais.