Vendu en tant que stand-alone, Xenoblade Chronicles 2: Torna – The Golden Country sert de préquelle à l’histoire développée dans Xenoblade Chronicles 2 (notre test). Si ce dernier avait su plaire à un bon nombre de joueurs, amateurs de J-RPG et surtout fans de la licence, la question essentielle qui se pose est la suivante : est-ce que cette préquelle est nécessaire pour comprendre l’évolution et l’histoire du précédent opus ? Après un bon nombre d’heures passées dessus, c’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre.
Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version physique envoyée par l’éditeur.
Avant de parler de la préquelle Torna, il semble bon de dire quelques mots sur l’intrigue de Xenoblade Chronicles 2 pour bien comprendre l’intention et la portée du stand-alone. Dans cet opus, le joueur suivait les aventures de Rex, un jeune orphelin vivant sur le dos d’un Titan du nom de Papy. Par la suite, il deviendra le Pilote de la Lame très puissante Pyra (aussi nommée Aegis). Leur objectif principal : rejoindre une sorte de Paradis Perdu, aux confins du monde, l’Elysium. Evidemment, beaucoup d’obstacles et de péripéties les attendent sur leur chemin. Un pan scénaristique de Xenoblade Chronicles 2 est intéressant à connaître pour la suite : au début de l’aventure, Rex réveille Pyra, qui était plongée dans un coma volontaire pendant cinq siècles, suite à la destruction d’une partie d’Alrest. Avec ce contexte en tête, passons maintenant à l’intrigue de la préquelle.
Un flashback narratif
Exit Rex dans Xenoblade Chronicles 2: Torna, dites bonjour à Jin et sa Pilote, Lora, les protagonistes que les joueurs contrôleront durant cette nouvelle aventure. Cette préquelle se situe ainsi cinq siècles avant les événements se déroulant dans Xenoblade Chronicles 2. Prenant donc l’allure d’un grand flashback narratif, le joueur plonge dans une histoire aussi périlleuse que fabuleuse aux côtés de deux nouveaux personnages (déjà rencontrés dans le jeu de base) qui sont chassés par le grand Malhos, dans cet Alrest en devenir. Evidemment, le joueur sera amené à faire des rencontres plus ou moins intéressantes avec des PNJ qui sont susceptibles de devenir des alliés de taille, formant ainsi la deuxième équipe d’attaque. D’ailleurs, un personnage relativement important de ce nouveau monde rejoindra vos rangs et autant vous dire que cela fera plaisir aux joueurs de la licence. L’intérêt pour le jeu et son intrigue grandit d’ailleurs au fur et à mesure des rencontres faites… Révélation faite à demi-mot, il ne vaut mieux pas s’attarder davantage sur l’intrigue du jeu car différents spoils se profilent déjà à l’horizon. Et ce ne serait pas sympa de notre part, n’est-ce pas ? Toutefois, il convient de noter que cette nouvelle aventure a toute sa place dans le paysage de Xenoblade et qu’elle est effectivement la bienvenue, si tant est que l’on soit un peu fan de la licence et surtout prêt à passer encore des heures et des heures sur un J-RPG. Dans ce sens, comptez une vingtaine d’heures pour boucler l’histoire principale et probablement un peu plus si vous explorez au maximum tout en passant par des phases intensives de farm. D’autant que si vous comptez plonger corps et âme dans les quêtes annexes, qui sont pour certaines trop peu intéressantes (beaucoup de quêtes Fedex sont au rendez-vous) mais nombreuses, la durée de vie du jeu peut considérablement augmenter.
Apprendre des erreurs du passé
Qui n’a pas entendu parler du bash fait par les joueurs sur les graphismes de Xenoblade Chronicles 2 à sa sortie, en mode portable ? Il est vrai qu’avant le déploiement de plusieurs patchs et mises à jour, les aventures de Rex étaient ternies par le rendu visuel des différents lieux à explorer du fait d’un aliasing un peu trop présent et surtout de l’absence de véritable lissage. Heureusement, Monolith rectifie le tir avec ce stand-alone en proposant des graphismes un peu plus lisses et surtout plus agréables à l’œil, que ce soit en mode TV ou en mode portable. C’est toujours plaisant de voir que les développeurs écoutent les avis des joueurs, pour proposer par la suite une meilleure expérience de jeu. D’ailleurs, ils semblent avoir travaillé davantage sur les détails et sur la composition réaliste des environnements (végétation, rochers, zones d’eau, etc.). De manière générale, le monde d’Alrest devient beaucoup plus intéressant à explorer grâce à une meilleure coloration et au rendu visuel plus cohérent, plus réaliste et plus beau dans son ensemble. Un bon point pour Monolith et le game designer Masatsugu Saito ! Du côté de la bande-son, il n’y a rien à redire, tant elle ressemble fortement à celle de son aîné, avec peut-être un aspect un peu plus calme et mélodieux pour les oreilles.
Et ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin, puisqu’ils améliorent également le gameplay, principalement le système de combat. Avec cette préquelle, les joueurs pourront désormais contrôler deux Lames, en plus du Pilote. Pour ce faire, il suffit d’attendre que la jauge se remplisse pour invoquer et incarner la dite deuxième Lame et ainsi profiter de ces différents talents et compétences (intitulés Arts dans le jeu). Cela a le mérite de diversifier un peu plus les combats, surtout les approches et tactiques à mettre en place pour sortir vainqueur de certains fights un peu ardus. Hormis cela, la préquelle emprunte tout à son aîné, Xenoblade Chronicles 2, en ce qui concerne le développement et l’amélioration des Arts pour les Pilotes et les Lames ou encore la gestion de l’équipement via l’inventaire. En même temps, ce système fonctionnait déjà plutôt bien. Ils peaufinent tout de même l’interface en la rendant plus claire et plus lisible mais elle devient un tantinet trop simpliste. S’ajoutent également deux nouvelles fonctionnalités : la possibilité de se reposer à un campement afin de créer des objets (accordant des bonus divers), discuter avec ses alliés pour favoriser la bonne entente de l’équipe et surtout un nouveau menu intitulé « Solidarité ». En accomplissant des quêtes annexes ou en discutant avec des PNJ dans la région même, la solidarité avec ces personnages augmente et permet de débloquer plusieurs récompenses et objets. Ce dernier paramètre est plutôt intéressant en soi mais n’altère en rien le bon déroulement de l’intrigue principale. Aucun impact conséquent, donc.
Verdict : 7/10
Empruntant beaucoup à Xenoblade Chronicles 2, la préquelle Torna peut se révéler vraiment intéressante pour les fans de la licence ou les amateurs de J-RPG tant elle apporte un complément d’informations conséquent grâce à son intrigue principale plutôt bien écrite. Les améliorations graphiques et visuelles apportées par l’équipe de développement sont les bienvenues pour cet opus et font vraiment plaisir. Les développeurs peaufinent leur recette avec Xenoblade Chronicles: Torna, tout en ajoutant de nouveaux mécanismes de jeu (campement, menu « solidarité ») somme toute intéressants. Pour une quarantaine d’euros (prix conseillé), le voyage en compagnie de Jin et Lora saura très probablement vous captiver pendant quelques heures, si plonger dans un nouveau J-RPG ne vous fait pas peur.
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