Comme chaque année, la bataille fait rage entre les deux représentants des simulations de football. Malgré la domination de FIFA ces dernières années tant au niveau de la qualité que des ventes, Konami revient petit à petit avec sa franchise phare, Pro Evolution Soccer. Avec PES 2017, l’éditeur japonais voulait marquer un grand coup pour définitivement faire plier son concurrent. Alors, objectif atteint ? C’est ce que nous allons découvrir avec ce test de la version PS4.
Un jeu de foot se doit de briller avant tout sur trois points : son gameplay, son contenu et ses graphismes. Ces trois éléments sont au service de ce que nous appelons de nos jours « la simulation », qui semble si chère aux yeux des joueurs comme des développeurs. Dans ce domaine, PES accusait forcément un train de retard car, depuis 2008, c’est bien FIFA qui fait la course en tête. Pourtant, Konami a poursuivi ses efforts en essayant de rallier à sa cause les amoureux de l’arcade avant de finalement prendre le même chemin qu’Electronic Arts et de partir là encore vers le réalisme. C’est ainsi que nous arrivons vers Pro Evolution Soccer 2017 qui depuis son annonce a été encensé par la critique, faisant même parfois de l’ombre à son rival de toujours. Mais au final, c’est une fois le jeu fini, entre nos mains, qu’il est possible de juger. Après plusieurs heures manette en mains, le constat se veut à la fois surprenant et frustrant.
Hors jeu !
Frustrant car après un rapide tour dans les menus, il est évident que Konami ne s’est pas réellement foulé au niveau du contenu. Nous retrouvons le mode Ligue des Masters qui permet de devenir manager pour se lancer à la conquête des différents titres à travers le monde et le mode myClub qui nous invite à bâtir l’effectif de nos rêves pour affronter d’autres équipes. Le jeu en ligne est bien évidemment de la partie avec ses matchs classés ou amicaux. Une fois encore, la fameuse Ligue des Champions reste du côté de PES (avec l’Europa League à ses côtés). N’oublions pas non plus l’AFC Champions League qui n’est autre que la coupe continentale en Asie. Même si ces différents modes sont classiques, ils n’en demeurent pas moins solides et permettent de s’occuper pendant de nombreuses heures. Pas de révolution donc, mais rien de dommageable pour l’instant. Hélas, nous ne pouvons pas dire la même chose pour les équipes et stades disponibles dans cette édition 2017. Une fois de plus, le studio japonais reste bien en deçà de son concurrent.
En effet, les licences officielles manquent cruellement à l’appel. Non seulement certains championnats majeurs sont absents (comme la Bundesliga pour exemple) mais encore une fois, beaucoup d’équipes ne portent pas leur vrai nom… Si le partenariat avec le FC Barcelone fait plaisir à voir, les amoureux du Real Madrid, de Chelsea ou bien de Manchester United seront sans doute déçus de voir leur équipe favorite arborer un pauvre maillot non officiel et un logo discount absolument pas glamour. Heureusement, des patchs officieux sont déjà en ligne pour réparer cet affront (retrouvez notre tuto ici même) mais impossible de blâmer Konami étant donné qu’EA vampirise toujours toutes les licences avec FIFA. Il en est de même pour les stades… Si le Camp Nou est criant de réalisme, la petite vingtaine « d’arènes », dont certaines créées de toutes pièces, fait pale figure face à la concurrence. Les amoureux du ballon rond auront bien du mal à s’impliquer dans ce PES 2017 dans ces conditions. Heureusement, le titre recèle tout de même plusieurs bonnes surprises qui rattrapent largement ce postulat de départ peu engageant.
C’est dans le jeu !
Déjà, la modélisation des stades comme des joueurs se veut très convaincante. Bien entendu, les licences officielles profitent d’un travail plus approfondi mais d’une manière générale le Fox Engine fait des merveilles. Si certains ralentissements peuvent parfois apparaître durant la célébration d’un but, il n’y a rien de bien alarmant à noter au niveau visuel. Les menus se veulent accessibles et ne noient jamais le joueur sous des tonnes d’informations indigestes. L’ensemble se veut donc plutôt harmonieux et immersif visuellement parlant. L’ambiance est au rendez-vous avec un public vivant les soirs de grand match et l’hymne de la Ligue des Champions procure toujours un petit frisson avant le début de chaque rencontre européenne au plus haut niveau. Par contre, nous n’en dirons pas autant de nos commentateurs maison, Grégoire Margotton et Darren Tulett. Toujours à côté de la plaque lorsqu’il s’agit de décrire une action en cours, toujours gênants avec les blagues juste navrantes de ce cher Darren d’Angleterre et répétant toujours la même chose, vous allez apprendre à les détester si ce n’est pas déjà le cas. Mais à part ce « détail » tantôt désopilant, tantôt énervant, les aspects esthétiques et sonores sont plutôt réussis.
Sur le terrain à présent, la surprise a été de mise pour quelqu’un qui, comme moi, n’avait pas retouché sérieusement à un jeu de foot depuis plusieurs années. Les automatismes reviennent très rapidement et un habile mélange a été trouvé entre la simulation et l’arcade. Les commandes répondent instantanément, les gestes techniques sont plutôt faciles à réaliser et les changements de stratégie peuvent se faire durant le match sans interruption. Il est alors possible de penser que tout est trop facile et que les buts pleuvent sans arrêt. Là encore c’est une excellente surprise puisque l’IA en face se veut assez réactive et fait rarement d’erreurs grossières. Les gardiens tiennent bien leurs cages et les défenseurs savent se montrer intransigeants lorsqu’il le faut. C’est ainsi au joueur de trouver la faille pour prendre le meilleur sur l’équipe adverse. Si cela peut tout de même arriver de temps en temps, les scores fleuve sont tout de même assez rares, ce qui offre des compétitions souvent serrées même en difficulté normale (les joueurs les plus exigeants pourront néanmoins tester les modes Haut Niveau, Professionnel et Superstar). L’arbitre ne dégaine pas des cartons dans tous les sens et il est parfois étrange de constater que l’équipe d’en face ne fait presque aucune faute. En plus d’une quinzaine d’heures pour réaliser ce test, aucun penalty ou carton rouge n’ont été concédés par les adversaires.
Le beau jeu !
Contre l’intelligence artificielle, les matchs sont bien souvent équilibrés tout en restant jouables et parfois spectaculaires avec des frappes de loin ou encore des retournés acrobatiques. Cette aisance est encore plus agréable lors d’une partie en local ou en ligne avec un ami. Cela facilite la convivialité et la prise en main rapide pour se lancer dans la partie sans avoir à expliquer les touches pendant plusieurs minutes. Konami a réussi à trouver un équilibre presque parfait entre arcade et simulation. Parfois négligé pour privilégier le réalisme, le plaisir de jeu apporte pourtant une plus-value non négligeable à un jeu de sport dont l’intérêt central réside dans le fait de pouvoir en profiter à plusieurs. Dans ce domaine, PES 2017 fait très fort et pourrait bien s’imposer comme une référence pour son ouverture aux joueurs de tout niveau. Certes, des modes inédits auraient été agréables à découvrir, mais ce nouvel opus fortifie encore un peu plus les bases de la franchise qui réalise une vraie remontada face à son concurrent. Si Konami poursuit dans cette lignée et réussit à obtenir plus de licences officielles, alors EA aura vraiment du souci à se faire. Ce ne sont pas les joueurs qui se plaindront d’avoir le choix entre deux excellents jeux de football chaque année, n’est-ce pas ?
Verdict
Pro Evolution Soccer 2017 ne révolutionne pas le jeu de foot mais lui apporte une petite dose de plaisir et d’accessibilité. Si les joueurs les plus exigeants pourront blâmer son manque de licences officielles, de modes inédits ou encore sa facilité de prise en main, les autres profiteront d’un bon divertissement convivial et parfaitement équilibré pour tous. Cette nouvelle itération de la franchise propose une immersion plus que convenable, si nous mettons de côté les commentateurs à côté de leurs pompes bien évidemment. Avec PES 2017, Konami prouve qu’il est un éditeur toujours capable de donner naissance à des jeux triple A réussis. Espérons, aussi bien pour la licence de foot que pour les autres franchises de l’entreprise, que les efforts continueront dans ce sens.
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