Genre qui glisse vers le déclin d’année en année, le Tactical-RPG se fait rare. Alors quand l’occasion se présente mieux vaut la saisir, car nul sait de quel teneur demain sera fait. C’est l’aspect qu’aborde Warhammer 40k: Mechanicus, un T-RPG où vous jouez les adeptes du Culte de la Machine en proie à leur péché mignon : la recherche de technologies inconnues dans une course aux tours effrénés. Si le soft est béni par l’Omnimessie sur PC, qu’en est-il de ce portage console qui est toujours développé par Bulwark Studios ?
Test réalisé sur Xbox One grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Warhammer 40k: Mechanicus envoie les adeptes de Mars sur Silva Tenibris, planète fraîchement découverte par l’Imperium où il faut apporter la « paix ». Pour cette tâche est envoyé le Caestus Metalican, un Ark Mechanicus commandé par le Magos Dominus Faustinius. Une fois arrivées sur place, les forces du Mechanicus remarquent très vite qu’elles ne sont pas sur une simple planète, vu que plusieurs nécropoles Nécrons sont en train de se relever. L’objectif se complique, il n’est plus question de pacifier mais bien d’empêcher le réveil de cette armée mécanique. Cependant, ces tombeaux renferment de nombreux secrets mais, surtout, ils recèlent d’innombrables technologies inconnues qui titillent la curiosité des Adeptes du Dieu machine.
Un pitch au combien classique mais qui colle parfaitement pour le public cible et a de nombreux atouts dans sa soutane. Autant vous prévenir, vous allez lire, lire et encore lire car hors quelques pistes audios dans la langue de Shakespeare des Nécrons, ce sera le langage de l’Adeptus Mechanicus qui sera parlé. De plus, les différentes personnalités présentes sur l’Ark ont de quoi surprendre, singulièrement Faustinius qui fait preuve de, osons-le dire, compassion. Enfin grâce à une ribambelle de personnages, vous en apprendrez davantage sur l’Adeptus Mechanicus ainsi que les Nécrons, deux races qui sont peu mises en avant dans le monde du jeu vidéo. Les seuls regrets sont l’absence d’un codex et de descriptions approfondies pour accompagner les objets ou armes (présentes sur la version PC), deux sources d’informations qui se font cruellement manquantes, particulièrement pour les joueurs non initiés à l’histoire 40,000.
INSÉRER+GAMEPLAY//COMPLET
Si du côté lore vous en apprenez pas mal sur l’Adeptus Mechanicus et les Nécrons, côté gameplay vous serez tout aussi servi ! À la croisée d’un X-Com et d’un jeu de rôle, Warhammer 40k: Mechanicus vous propose de gérer une cohorte de A à Z, en explorant des tombeaux Nécrons. Le jeu se déroule en trois phases à la fois distinctes et conniventes qui se traduisent par : améliorer, explorer, combattre. La partie prospection vous permet de diriger votre équipe, d’une salle à l’autre jusqu’à arriver au but de la mission et où un combat s’engagera. En vaquant de pièce en pièce, vous tomberez sur des événements. Ces interstices qui vous coupent de l’objectif vous mettent dans une situation où vous devez faire un choix. Le résultat de celui-ci peut-être positif comme négatif, mais ce n’est pas tout. Car une fois dans une tombe, les tours sont comptés : plus vous y restez, plus la difficulté sera grandissante avec des opposants plus nombreux et se régénérant plus vite. Il faut donc faire des choix ! prendre des risques en explorant plus en profondeur, quitte à compromettre la vie des membres de votre cohorte, ou effectuer rapidement votre mission au risque de louper de l’équipement et autre bonus. C’est, en effet, l’objectif du jeu. Vous devez empêcher l’éveil des Nécrons et plus vous tarderez, plus vous mettez en péril votre responsabilité principale. D’ailleurs, un compteur n’hésitera pas à vous le rappeler.
Mais une fois à l’objectif, les choses sérieuses commencent. Proposant un système de combat au tour par tour, Mechanicus n’a pas à isoler ses émotions face à ses homologues dont il reprend les grandes règles du genre, à savoir un déplacement gratuit et des actions coûtant une somme de points. Là où ça innove, c’est par l’acquisition de ces points, nommés « Points de connaissance ». Ils sont à récupérer directement pendant le combat via des autels ou obélisques d’énergie. Il faut donc trouver un équilibre entre la recherche et la prise de ces points, et vos perspectives sur le moment. Bien entendu, quasiment toutes les actions liées à l’équipement (armes, objets, etc.) réclament un certain nombre de PC. Autre subtilité du gameplay, il n’est pas possible d’utiliser une arme à distance au corps à corps, ce qui oblige les unités de tir à se dégager et entraîne une attaque d’opportunité ne coûtant aucun PC. Cet ajout inédit est grandement appréciable, il donne du répondant aux unités CàC sans pour autant réduire l’importance des unités à distance.
Pour composer vos rangs, vous aurez accès à plusieurs unités triées en deux catégories : les Techno-Prêtres et les serviteurs. Si les Techno sont personnalisables dans une certaine mesure, les serviteurs sont à l’inverse à prendre comme ils sont. Cependant vous retrouverez tout de même le roster de l’Adeptus Mechanicus, à savoir Skitarii Rangers/Vanguard, ou encore la classe Sicarian (et d’autres). Vos opposants aligneront quant à eux Canoptek, Immortel, Guerrier Nécron et autre dépeceurs, tous possédant des atouts et faiblesses. De temps à autres, un boss se dressera devant vous, plus puissant et avec des capacités uniques. Ils imposeront des combats intenses durant lesquels la peur de perdre ses Techno-Prêtres (qui grâce à une option activable peut être définitive) se fera véritablement ressentir.
Afin d’éviter cela, il faudra équiper ceux-ci du mieux que vous le pouvez. Quasiment tout est personnalisable. Des tenues aux armes en passant par les gadgets, vous aurez un large choix pour créer le Magos de vos rêves, à la différence qu’il faut investir. En effet, si dans le classicisme c’est l’expérience en récompense de fin qui fait monter les unités, dans Mechanicus c’est la main au portefeuille virtuelle qui fait loi. Ainsi vous devrez dépenser votre Pierre Noire (monnaie trouvable un peu partout) dans des disciplines pour spécialiser votre Techno. Explorateur, secutor, xenarite, du professionnel des armes à distance au soutien, ou curieux mélange de ces deux, vous aurez de quoi faire avec sept disciplines disponibles. Enfin, plus vos protégés seront améliorés, plus ils auront de « Capacité d’augmentiques », et ainsi plus ils pourront porter d’équipements puissants. À noter que l’esthétique de vos Techno-Prêtres évolue au fil de la montée en puissance, ce qui n’est pas pour nous déplaire. En conclusion, nous terminerons sur la difficulté qui semble être un point important du soft. En effet, à chaque début de campagne, vous pouvez paramétrer la difficulté comme vous le souhaitez. Nombreuses sont les options modifiables permettant alors aux joueurs moins à l’aise avec ce genre d’attaquer Warhammer 40k: Mechanicus sans pression.
[[Surpris]]
Côté technique, Warhammer 40.000: Mechanicus ne s’en sort pas trop mal sur console. Dans notre version essayée sur Xbox One All-Digital, l’aspect global est correct à condition de rester à bonne distance, au risque de voir quelques textures baveuses sur les unités. Cependant, le gros point noir reste les animations qui n’ont pas manqué de chambouler notre cœur artificiel de fan : les déplacements sont rigides et d’un autre temps, les animations d’attentes sont cheap à souhait et certaines unités donnent l’impression d’être réalisées en low-poly. Pour autant, tout n’est pas à jeter. À l’inverse, la sensation d’impact des armes ou les effets visuels des armes sont réussis et en les couplant à la fluidité du soft, ils relèguent ces défauts au second plan. Point qui est quant à lui réussi sur toute la ligne, la direction artistique est respectée et parfaitement représentative de ce à quoi s’attendre de l’univers. Les tombeaux de la Silva Tenibris arborent la brutalité et la sobriété appuyés de lumières vertes caractéristiques de la race. Le silence de mort qui règne en ces lieux est cassé par une bande-son composée par Guillaume David, exploitant la force légère du vent de l’orgue en contrastant avec la puissance des basses dans un rythme lent et résonnant, prompt à la réflexion. Quand il le faut, le tempo s’accélère donnant place à des tonalités plus électroniques, toujours en gardant cet effet de réverbération.
Verdict : 7/10
X-Com like dans l’âme, Warhammer 40k: Mechanicus n’oublie pas d’apporter des atouts pour s’émanciper de son modèle. Avec des idées de gameplay inédites qui poussent un peu plus à réflexion, une direction artistique qui respecte l’univers de Games Workshop, le soft a de quoi séduire. L’aspect exploration est peut-être son gros plus, lui donnant ce côté jeu de rôle sur table si peu présent dans le paysage vidéoludique. Cependant, la plongée brutale dans l’univers, sans une source d’informations pour se référer, risque de faire lâcher les joueurs non connaisseurs du lore 40K. Mais d’une façon globale, Bluwark Studio signe un jeu de qualité qui plus est sous licence Warhammer.
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