Il y a quelques années, Nintendo et ATLUS ont surpris bien du monde en annonçant un jeu Wii U mélangeant les univers de Fire Emblem et de Shin Megami Tensei. Au final, lorsque le titre est réapparu après un long moment de silence, c’est un tout autre projet qui a fait surface, à savoir Tokyo Mirage Sessions ♯FE. Bien qu’il possède quelques éléments de Shin Megami Tensei et, surtout, de Fire Emblem, Tokyo Mirage Sessions ♯FE est avant tout une nouvelle licence mélangeant RPG et éléments de J-pop. Oui, J-pop. Afin de débuter l’année 2020 avec extravagance, Nintendo ressort ce soft sur Nintendo Switch, avec une version nommée Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore. Avant de vous en fournir un test, place à une petite preview suite à une soirée karaoké organisée peu après le Nouvel An. Eh oui, on reste motivés en toutes circonstances chez JVFrance.
Preview réalisée sur Nintendo Switch à l’aide d’un code envoyé par un éditeur
High Tokyo Musical
Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore est donc un portage de Tokyo Mirage Sessions ♯FE sorti initialement sur Wii U. Avant de donner plus de détails sur le jeu, il convient de préciser ce qu’ajoute réellement cette version Nintendo Switch par rapport à la version Wii U, afin que ceux qui y ont déjà joué par le passé sachent à quoi s’en tenir. Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore n’ajoute que peu de nouveautés qui ne devraient attirer que les plus grands admirateurs ayant déjà succombé auparavant. En effet, il y a uniquement un nouveau donjon, quelques costumes inédits (certains provenant même de jeux plus ou moins récents comme Fire Emblem: Three Houses), des Sessions qui peuvent être raccourcies et une chanson jamais vue auparavant, She Is. Bref, si vous avez déjà fait la version Wii U, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard, surtout que pour le reste, la version Nintendo Switch reste strictement identique en dehors d’un détail tout de même important : on a enfin une traduction française ! Fini de lire des textes anglais (enfin, il y quelques mots en anglais mais ça reste fortement minoritaire et simple), tout est traduit dans la langue de Molière afin d’apporter un maximum de confort dans ce RPG qui se veut plutôt dense. Un bon point pour les nouveaux et les joueurs qui souhaitent malgré tout refaire l’aventure sur Nintendo Switch.
Pour ceux qui ne connaissent pas du tout, en quoi consiste donc Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore ? On y incarne principalement Itsuki, un adolescent qui se voit entraîner malgré lui dans le monde de la J-pop tout en vivant des événements fort étranges menaçant son monde façon Persona, une autre série d’ATLUS qui possède quelques points communs avec Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore. Ainsi, Itsuki finit dans une agence de célébrités un peu spéciale avec son amie Tsubasa. En plus de s’entraîner à devenir des idoles de renom, ils doivent également affronter des Mirages, entités maléfiques qui désirent voler les Performas des gens, la force vitale en gros. La bande d’Itsuki doit venir à bout des Idolaspheres, lieux infestés de Mirages, afin que la population de Tokyo puisse continuer à vivre des jours heureux. Pour cela, certains personnages issus de Fire Emblem, comme Chrom de Fire Emblem Awakening, prêtent main forte sous la forme de Mirages mais bienveillant, devenant les armes des héros durant les combats.
Vous l’aurez compris à travers ces quelques lignes, nous sommes davantage proches d’un Persona à la sauce J-pop/idole que d’un véritable crossover entre Fire Emblem et Shin Megami Tensei. Ici, point de grands moments épiques, de politique compliquée ou bien d’éléments sombres (il y en a un peu mais ça reste assez léger). On assiste surtout à de nombreux passages mettant en avant les scènes de la musique J-pop tout en passant par celle du mannequinat, de la série télévisée et on en passe, parfois avec sérieux mais surtout avec un certain second degré. L’ambiance de Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore se veut légère, drôle, limite caricaturale, pour le meilleur comme pour le pire. Concrètement, si vous n’aimez pas de nombreux clichés liés aux animes comiques, à la J-pop et autres éléments de ces univers, il y a de fortes chances que Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore puisse vous repousser tant il est spécial. Néanmoins, c’est ce qui fait également son charme par moments, surtout lorsqu’on regarde des cinématiques avec les différents héros poussant la chansonnette avec talent ou lorsqu’on assiste à des dialogues qui seraient gênants dans le monde réel.
Shin Megami Tensei/Persona x Fire Emblem ?
Parlons bien, parlons gameplay. Pour ceux qui ont déjà joué à la série Persona (et Shin Megami Tensei dans une moindre mesure) ainsi qu’à Fire Emblem, imaginez un bon mélange des deux avec une prédominance pour le premier. Ainsi, on a affaire à des combats au tour par tour où l’on sélectionne différentes actions – attaque, magie, défense, objet, etc. – afin de terrasser les Mirages. En somme, du classique. Cependant, ce qui fait le sel de Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore, c’est qu’il incorpore également des éléments des séries précédemment citées. Ainsi, on retrouve le principe des faiblesses/avantages propres aux anciens jeux d’ATLUS et de Nintendo, comme le vent qui est efficace contre tel ou tel ennemi, l’épée qui peut venir à bout d’un Mirage mais qui se révèle peu efficace contre un autre et on en passe. Ce système apporte toujours un certain dynamisme dans les combats puisqu’il faut toujours analyser les adversaires avant de lancer certaines attaques, les erreurs pouvant être fatales.
Autre point intéressant, les Sessions : lorsque vous lancez une offensive efficace sur un Mirage, elle peut être suivie par une Session, qui consiste en une série d’attaques de vos alliés, efficace pour mener les combats à la victoire. Au début de l’aventure, les Sessions s’enchaînent et souvent avec de bonnes conséquences sur la durée. Cependant, gare à vous à la longue car il se peut, durant une Session, qu’une de vos attaques se retourne contre vous si un ennemi est résistant face à une magie/arme en particulier. L’un des avantages de la version Nintendo Switch, c’est que les Sessions peuvent être raccourcies si vous le souhaitez afin que les combats gagnent en vitesse, une bonne chose pour ceux qui se lasseraient du (joli, les animations étant réussies) spectacle. Bien que les combats se ressemblent tous, forcément, la lassitude ne s’est pas faite ressentir durant les premières heures. Les nombreuses aptitudes et personnages qu’on débloque aidant à gagner en diversité, surtout que le système de combat se veut intéressant. En dehors des combats, on explore les Idolaspheres de manière simple tout en résolvant des énigmes plus ou moins tordues pour avancer et à Tokyo, on accomplit différentes petites quêtes assez simples (il faut souvent chercher des objets spécifiques ou discuter avec tel ou tel personnage) tout en achetant du nouvel équipement, des objets de soin, etc. Le mélange entre combat et exploration se veut plutôt réussi mais ne vous attendez pas à effectuer moult activités et mini-jeux comme dans Persona par exemple. Ici, ça se limite à de simples interactions et ça n’a point changé depuis la version Wii U. Un peu plus de diversité n’aurait pas fait de mal.
Côté rendu, c’est pareil que sur Wii U, une version qui n’était déjà pas un étalon graphique en son temps. Si les personnages principaux et certains décors sont bien modélisés, la plupart du temps, on a un rendu technique plutôt pauvre, notamment lorsqu’on voit les PNJs classiques qui sont à peine colorés (c’est un choix, certes mais cela reste pauvre). Néanmoins, Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore possède un certain charme grâce à sa direction artistique typiquement anime/manga réussie et des couleurs chatoyantes, rendant le résultat tout à fait supportable et même joli par moments. Mention spéciale aux cinématiques en images de synthèse de toute beauté accompagnant les nombreuses musiques chantées du jeu, avec une mise en scène travaillée. Évidemment, on ne peut pas parler de Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore sans mentionner ses musiques et là encore, il faut tout de même adhérer au style du jeu. Si les amateurs de J-pop seront aux anges, les autres risquent soit de tolérer et peut-être même d’apprécier au final, soit tout simplement de couper le son dès que ça commence à chanter. Dans tous les cas, on ne peut que saluer l’effort d’ATLUS et de Nintendo, qui ont d’ailleurs fait appel à la société de production musicale Avex Group afin de composer les différents morceaux du jeu. En dehors de cela, lors des phases d’exploration à Tokyo, on a des musiques d’ambiance agréables et dans les Idolaspheres ainsi que les combats, on a des morceaux plus sombres et rythmés.
Verdict : Prometteur
Les premières heures de Tokyo Mirage Sessions ♯FE Encore sont encourageantes. Bien que classique sur le fond, la forme, elle, se montre atypique et attrayante. S’il faut plus de temps pour juger toute l’expérience offerte par le jeu, cette version Nintendo Switch se veut complète, amusante et propre, à défaut d’apporter de réelles nouveautés ou un rendu graphique à jour. On salue surtout l’ajout du français, rendant les dialogues plus agréables à lire dans notre contrée. On en reparle bientôt dans le test complet !
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